Jour 1 : Du Havre à Brest en train

25/07/2022 – 11,5 km

Bagages sur le vélo, on part à la gare. Prions pour que le train Le Havre-Paris n’ait pas de retard ! Même si nous avons des places réservées, nous faisons le voyage dans le sas, sur des strapontins, pour garder un œil sur les vélos. Ce n’est pas très confortable, mais dans les Omnéo (les nouveaux trains vraiment pas terribles pour les vélos), difficile de faire autrement. Nous arrivons à Paris Saint-Lazare 3h plus tard, comme prévu. Oui, 3h pour faire Le Havre-Paris, la faute aux travaux d’été sur la ligne… Mais ça va, nous avons une heure et demi pour rejoindre la gare Montparnasse à vélo, ça devrait le faire. Nous traversons Paris en un peu plus d’une demi-heure, le temps de trouver les pistes entre les voitures et les travaux. Arrivés devant la gare, nous repérons un peu les quais puis mangeons nos sandwichs sur le parvis. Enfin, le TGV arrive à quai, et nous montons dans la rame en direction de Brest (la première partant vers Quimper). Devant notre wagon, une agente sncf nous arrête et nous aide à installer nos vélos dans l’emplacement dédié. Deux vélos autorisés seulement par rame TGV, heureusement que nous avions réservé nos places en avril ! D’autres cyclotouristes n’ont pas eu la même chance, et trimballent leurs vélos démontés et rangés dans des housses, pas très pratiques à transporter.

des vélos à la gare

en route pour la Bretagne!

Le train part avec 10 mn de retard à cause de l’intervention de forces de police. Bon, 10 mn, on se dit, le TGV va vite les rattraper… Mais finalement, les retards s’accumulent : après Rennes, il y a des problèmes de passage à niveau, puis le TGV se retrouve bloqué derrière un TER. Nous voyons les gares de Saint-Brieuc, Guingamp, Landerneau, Morlaix… Parmi toutes ces villes, je ne connais que Morlaix, que je reconnais un peu en contrebas du viaduc.

des vélos dans le TGV

Nos vélos sont dans le TGV

Enfin, le TGV s’arrête en gare de Brest avec près d’une heure de retard. Heureusement, il n’y a pas beaucoup de correspondances, à part une dame qui se lamente d’avoir loupé son bateau… Nous descendons pour rejoindre l’auberge de jeunesse, située un peu plus loin vers l’extérieur de la ville, en face du port de plaisance et de la plage. Il y a un fort vent d’ouest et nous avons l’impression de filer sur la belle piste cyclable qui longe la zone industrielle. Enfin, à l’auberge, enregistrement et tout le toutim : après avoir enlevé les affaires et rangé les vélos, nous voilà dans une belle chambre, assez grande, avec deux lits superposés, un peu comme l’an dernier, à l’auberge de jeunesse d’Amboise.

Notre chambre (en bazar) !

Sauf que là, les sanitaires (douches et toilettes) sont dans le couloir, heureusement juste en face de notre chambre. Après un bon décrassage, nous allons nous reposer dans la salle commune, qui est grande et bien aménagée, et dont les baies vitrées donnent sur le parc ombragé dans lequel est nichée l’auberge. L’ambiance est très agréable. Le soir, nous allons manger juste en bas, au port de plaisance où plusieurs bars et restaurants s’alignent. Nous choisissons le dernier, celui d’Olivier de Kersauzon, à l’ambiance plutôt sympa. Nous mangeons en terrasse, face à la baie : deux cocktails pour fêter notre premier jour de trip, deux moules frites avec bières, deux kouign aman en dessert.

deux cocktails face à la mer

Vive les vacances !

Nous sommes repus en revenant à l’AJ ! En allant aux toilettes en pyjama, avant de dormir, je croise un jeune homme en caleçon qui va prendre sa douche. Les joies de l’auberge de jeunesse !

Jour 2 : Brest à pied

26/07/2022 – 12 km (le soir)

Petit déjeuner à l’auberge, plutôt bien fourni. Nous prenons un ticket de bus pour la journée et allons attendre le bus de la ligne 3 devant le port de plaisance. Arrêt à l’Hôtel de ville. Nous descendons la rue de Siam jusqu’au château. Notre constat : tout le monde critique Brest, mais la ville a de plus beaux « restes » que Le Havre ! Sans parler de ce port militaire en plein milieu, qui lui donnent un drôle de caractère. Peut-être pas plus jolie puisque sa reconstruction n’a pas été unifiée par Perret, mais plus atypique, certainement !

Vue sur Brest

Franchement… ça va…

Après un long passage dans la librairie Dialogue, où nous trouvons enfin un guide du canal à vélo (que nous achetons aussitôt), nous visitons le château / musée de la marine (où des militaires insistent sur le fait qu’il est interdit de prendre en photo la préfecture maritime, ce qui est un peu ridicule vu qu’elle est visible d’à peu près partout en ville).

Il fait chaud, et la visite des casemates en dessous du château est la bienvenue. Nous sortons de la visite un peu après midi et partons en quête d’un endroit où manger, vers le port. Ce sera au Remorkeur, un bistrot qui se dit « cantine de la mer » mais qui au final est assez cher pour des petites portions, un peu snob. Burger végé pour moi, steak de thon pour Riri. L’après-midi, nous montons au téléphérique pour gagner l’atelier des capucins. Le téléphérique passe par dessus le port militaire, c’est assez impressionnant.

Le téléphérique de Brest

Bon d’accord, leur téléphérique est plus classe que notre mini funi, au Havre…

Découverte des capucins : ce tiers-lieu, réhabilitation d’anciens chantiers navaux, est vraiment incroyable ! On y flâne longtemps. Il y a des petites boutiques de créateurs, un grand espace où les gens se rassemblent pour discuter, danser, faire du skate, etc., une médiathèque, un grand espace d’escalade, plusieurs espaces de création et d’exposition, une extension de la librairie Dialogues conçue comme un cabinet de curiosité (les livres et objets y sont rassemblés par thématique et c’est un plaisir de fouiller d’une thématique à l’autre, des créatures marines au vélo en passant par la nature, la nourriture, les monstres etc.)… Nous faisons d’ailleurs un second achat dans la librairie, une peluche cette fois-ci : Walter Paulo, qui deviendra notre mascotte de voyage.

Vue des Capucins

Une vue de l’atelier des Capucins

Nous ressortons pour reprendre le téléphérique. Alors que nous voulons ensuite prendre le tram pour rejoindre un espace d’art contemporain, nous découvrons que celui-ci est arrêté (effectivement, nous n’en avons pas croisé un seul depuis le matin). Tant pis pour l’art contemporain, nous reprenons le bus pour revenir à l’AJ. Depuis la veille, j’ai envie de me baigner à la plage qui est à côté du port de plaisance, nous profitons donc de la fin d’après-midi pour embarquer serviettes et maillots de bain à la plage. Je me baigne, mais pas longtemps : l’eau est réellement glaciale et j’ai du mal à rester dedans. Riri lui, n’ira pas plus loin que le haut des cuisses.

Rare photo de quelqu’un qui a affronté l’eau de l’Atlantique à Brest

Le soir, on sort les vélos pour aller manger en ville. Nous nous arrêtons à la Base, l’un des restaurants qui longent le port, spécialisé dans les brochettes de poisson. C’est très bon !

Après le repas, nous faisons un petit tour sur la digue au soir tombant pour admirer la vue sur la ville, puis retour à l’AJ, en vélo.

Jour 3 : De Brest à Kergudon

27/07/2022 – 63 km et 1500 m de dénivelé positif

Après le petit déjeuner, nous disons au revoir à l’auberge de jeunesse et à Brest pour aller rejoindre le canal qui démarre vers Châteaulin. On passe le vieux pont par-dessus la rade. Uniquement dédié aux piétons et vélos, ce pont est agréable à traverser, et la vue est incroyable. Si seulement le pont de Normandie pouvait être sécurisé comme ça pour les vélos !

nos vélos sur le pont et la rade de Brest

En route pour le canal !

Nous nous arrêtons à Plougastel pour prendre des sandwichs pour le midi, et deux pains au chocolat pour tout de suite, que nous mangeons face au calvaire.

vue du calvaire de Plougastel

Le calvaire de Plougastel

Puis, on file vers Daoulas. Nous passons près de jolis abers et de typiques maisons bretonnes. Il y a déjà quelques côtes bien pénibles, mais ce n’est rien à côté de ce qui nous attend. Nous nous arrêtons à la chapelle Saint Claude, très jolie.

La jolie église

À Daoulas, on mange au bord de l’aber. Ça regrimpe après Daoulas et nous rejoignons des routes plutôt passantes, ce qui est moins agréable à vélo. Ma batterie s’épuise vite, trop vite (je découvrirai après coup qu’elle se décharge plus vite lorsqu’elle n’a pas bénéficié d’une décharge/recharge complète avant), et j’ai peur de devoir faire la fin du trajet sans elle. Comme mon Brompton est assez léger pour bien rouler sans son moteur, ça n’est pas trop grave, mais ça me décourage d’avance en pensant aux côtes à franchir sans moteur. Avant le Faou, nous passons par des routes annexes, qui sont plus calmes mais aussi plus pentues. Je mets pied à terre, Riri aussi. Nous passons la pire côte à Pont de Buis, que nous faisons à pied aussi. C’est une très jolie ville, mais beaucoup trop pentue ! Enfin, nous descendons jusque Port Launay, là où l’Aulne sauvage devient le début du canal. Halte bien méritée à Port Launay.

Vue sur des bateaux et sur le village de Port Launay

Port Launay, et le début du canal

Il est 16h et il nous reste juste quelques kilomètres. Des locaux nous conseillent de nous avancer jusqu’à un beau viaduc, un peu plus en amont. Ce n’est pas notre route, et ça fait un détour de quelques kilomètres, mais, allez… Riri ira même jusque la dernière écluse (ou la première de notre point de vue), la n°236. Il y a une belle vue sur l’Aulne sauvage, qui s’agrandit pour se jeter dans la rade de Brest.

vue sur un viaduc par dessus l'Aulne

Le viaduc qui enjambe l’Aulne

Puis, demi-tour pour Châteaulin. On quitte le canal pour monter (dernière côte, et ma batterie n’est toujours pas complètement déchargée !) vers Kergudon, joli petit hameau dans lequel se niche notre chambre d’hôte. Celle-ci est charmante ! Dès notre arrivée nos hôtes nous accueillent avec le sourire. Nous devons faire peine à voir car ils nous enjoignent aussitôt à nous reposer. La chambre est un mini gîte, avec cuisine équipée, belle salle de bain, lit confortable et terrasse accueillante. Nous prenons une douche et un thé réconfortant sur la terrasse, avec du gâteau breton fait maison.

terrasse du gîte

Repos sur la terrasse

À côté, nous entendons les petits enfants (adolescents) de nos hôtes qui jouent et discutent. Ils seront bien plus taiseux lors du repas du soir, qui est une soirée crêpe en extérieur ! C’est très agréable, et les galettes et les crêpes sont délicieuses. Nous prenons une tisane avant de nous coucher, assez tôt. Nous sommes crevés !

Jour 4 : De Kergudon à Huelgoat

28/07/2022 – 67 km et 1300 m de dénivelé positif

Aujourd’hui nous faisons un détour du canal pour monter à Huelgoat, village de ma jeunesse puisque mes grands-parents y ont vécu jusqu’à leur mort (et mon père y est né). Le petit déjeuner chez nos hôtes est copieux (confitures maisons, caramel au beurre salé maison, restes de crêpes, pain, croissants…) et va nous permettra d’affronter cette longue journée de vélo. Un crachin typiquement breton tombe pendant le petit déjeuner et la préparation, mais s’arrête lorsque nous disons enfin au revoir à nos hôtes. En partant, je découvre que j’ai perdu l’une des roulettes de mon porte-bagage (qui permettent de faire rouler le vélo quand il est plié). Pas bien grave en soi, mais du coup une vis manque et le porte-bagage est instable. Bon, ça ira quand même. Même si le ciel est chargé, le temps est doux, et la première partie du chemin est agréable, sur des petites routes qui passent notamment par une charmante chapelle perdue au milieu de nulle part. Nous croisons aussi un chevreuil dans un champ, que nous mitraillons à loisir avec nos appareils.

une chapelle bretonne

La mignonne petite chapelle

Je découvre que non loin, une ferme porte mon nom de famille, qui a aussi donné son nom au premier maquis de Bretagne durant la Seconde Guerre mondiale !

Enfin, nous rejoignons une écluse et bordons le canal pour un petit moment. C’est plat, mais le goudron se délite entre les herbes et la voie est toute cabossée. Les vibrations sont pénibles, c’est pas très agréable à vélo.

une vue du canal

Vue sur le canal

On file tant bien que mal jusque Pont Coblant, où nous espérons trouver une boulangerie où acheter nos sandwichs. Raté ! On tourne en rond pour trouver à manger, avant de repérer un grand bar / snack au bord du canal, juste après le pont de Pont Coblant. Bingo, nous ne mourrons pas de faim aujourd’hui ! Nous prenons deux parts de quiche courgette et poisson, deux bières, deux salades de fruit, et c’est reparti. Direction Châteauneuf du Faou. Il est 15h quand on arrive. Là, nous quittons le canal pour monter en direction des Monts d’Arrée. Avant cela, nous faisons une petite pause, sur quelques notes de jazz que nous entendons sur la rive d’en face : il va y avoir un festival.

les barrières du canal

Les jolies barrières du canal

La montée est raide, mais nous passons par des petites routes qui sont tranquilles. Le paysage devient valonneux. Les derniers kilomètres sont compliqués, et je croise des vaches qui traversent la route (Riri arrive trop tard pour les voir). Nous arrivons enfin au sommet du côté de Plouyé, où des éoliennes nous accueillent. Puis, la redescente jusqu’au centre d’Huelgoat est bienvenue. Là encore, ma batterie a tenu bon, et n’est même pas totalement épuisée. Sur la place, nous allons à la superette acheter quelques denrées pour le matin : nous serons logés en gîte, donc pas de petit déj. Nous découvrons ensuite celui-ci, non loin du centre du village, en dessous de l’ancienne école de filles et juste derrière le théâtre de verdure. Un gîte très sympa, avec un petit étage pour la chambre et un rez-de-chaussée spacieux, et même un petit jardinet très mignon !

Après la douche, j’écris mon compte-rendu

Mes parents, qui ont aussi posé leur caravane à Huelgoat, avec mon neveu et mes nièces, s’enquièrent de notre arrivée. Nous les rejoignons le soir, après une bonne douche, jusqu’au camping au bord du lac, de l’autre côté du village. Au camping, nous partageons avec eux leur repas, puis, retour à la tombée du jour, à vélo, jusqu’au gîte.

Jour 5 – Huelgoat

29/07/2022 – 12 km à pied

Aujourd’hui, c’est repos ! On traîne le matin, après un petit déjeuner croissants / caramel au beurre salé. Puis, en passant par le théâtre de verdure, on va voir le chaos, la grotte du diable, le ménage de la vierge, la roche tremblante… Tous ces lieux que je connais par cœur, pour les avoir parcouru mainte et mainte fois quand j’étais gosse ! Malheureusement nos chaussures ne sont pas adaptés à la marche, et certains endroits sont glissants, malgré la sécheresse.

des rochers

Le fameux chaos d’Huelgoat

Puis nous allons route des Carrières pour retrouver la maison de mes grands-parents, que j’ai du mal à reconnaître. Nous continuons jusqu’au vieux sanatorium abandonné qui excitait mon imagination quand j’étais gamine (mais que je n’avais pas le droit d’approcher). L’accès est étonnamment facile : nous nous retrouvons vite dans le vieux bâtiment abandonné, à l’explorer de pièces en pièces, même si (et sans doute à cause de cette simplicité d’accès) il n’en reste plus grand chose. Nous faisons bien sûr très attention à ne pas tomber dans le trou, et nous ne dégradons rien.

Le sanatorium dans les plantes

Après en avoir fait le tour complet et pris des tonnes de photos, nous partons nous reposer dans un petit parc qui borde le lac. Nous achetons de quoi manger à la supérette et retournons le manger dans le jardinet du gîte. Ensuite, après avoir flemmardé un peu, nous partons pour une « petite » balade le long de l’ancien canal qui mène à la mine d’argent abandonnée. J’ai fait cette balade de nombreuses fois quand j’étais plus jeune, mais je ne me souviens pas qu’elle était aussi longue… Forcément, parce qu’on longe le canal supérieur jusqu’au bout au lieu de couper, et celui-ci fait un très long coude avant de revenir vers la mine.

Un canal au milieu des bois

Le petit canal supérieur, qui mène à la mine

Finalement, nous voyons les premières ruines de la mine, et nous descendons jusqu’au creux désertique où elle se trouvait. L’atmosphère fait très western ici. Comme quand j’étais petite, je baisse les yeux pour essayer de trouver des paillettes d’argent dans les cailloux, mais en vain.

L’emplacement de l’ancienne mine

Nous revenons par la rivière d’argent, nous commençons à en avoir plein les basquettes (surtout que nous n’en avons pas au pied, des basquettes). Un petit détour pour voir le gouffre, et enfin, on arrive en vue du chaos et du théâtre de verdure. Là, il y a une chanteuse sur scène, l’ambiance est jazzy et détendue. Nous n’avons cependant pas la foi d’en entendre plus. Nous n’avons qu’une envie : rentrer prendre une bonne douche et nous reposer.

Le théâtre de verdure, que je n’avais jamais vu occupé !

Mais il ne faut pas trop traîner, car nous avons rendez-vous avec mes parents pour aller manger au restaurant. C’est soirée barbecue et concert. Nous regrettons d’avoir oublié lunettes de soleil et chapeaux, parce que le soleil tape encore fort, mais c’est sympa, en extérieur, avec vue sur le lac. Nous rentrons à nouveau au crépuscule, pour un repos bien mérité.

Jour 6 : Sur la voie verte vers Morlaix

30/07/2022 – 47 km et 1013 m de dénivelé positif

Nouveau matin de détente avec croissants et caramels au petit déjeuner. Vers 10h30 on se prépare pour une balade à vélo, avec pique-nique. On passe d’abord par un petit vélocyste qu’on a repéré dans Huelgoat, pour qu’il rafistole mon porte-bagage. On discute longtemps avec lui, c’est un passionné de vélos qui adore la technologie des Brompton. Il remet une bonne vis au porte-bagage, et ne veut rien nous faire payer. Nous lui donnons quand même un petit quelque chose, pour soutenir ce genre de commerce ! Puis, départ vers la voie verte, ancien chemin de fer qui ralliait Morlaix à Carhaix, en commençant par une côte assez sévère, avant de descendre sur Locmaria-Berrien et sa jolie église.

L’église de Berrien

Nous prenons la voie verte à l’ancienne gare de Berrien, dans le sens de Morlaix. Demain, nous partirons dans l’autre sens, vers le canal qui se reprend à Carhaix. Le sentier est agréable et ombragé. Nous passons à l’embouchure entre la rivière d’Argent et l’Aulne, et nous arrivons assez vite à Scrignac, jolie petite gare encore dans son jus. Il y a pas mal de touristes.

La gare de Scrignac

Nous continuons, mais Riri a un problème : la voie est très poussiéreuse, et le bruit que fait parfois son vélo dans le pédalier s’accentue avec toute cette poussière. Il a très peur de ne pas finir le voyage… Je lui propose de nous installer dans un champ pour manger nos sandwichs et laisser reposer son vélo, mais le repas est plutôt morose. Nous repartons en serrant les fesses, le bruit est toujours là. Finalement, nous bifurquons sans problème pour rejoindre les contreforts des monts d’Arrée. Sur la route, déjà, Riri est plus détendu, et nous nous arrêtons près d’une jolie abbaye en ruine, l’abbaye du Relecq.

Une vieille horloge dans l’abbaye

Nous y bouquinons un petit moment avant de repartir. Ça commence à grimper, et en haut, la lande est superbe, fleurie et désolée comme on l’aime (les feux ont pris plus loin, au cœur des monts d’Arrée, nous avions hésité à nous y balader mais les routes sont coupées de toute façon).

La beauté des landes bretonnes

Puis, nous redescendons dans la campagne bretonne et remontons doucement vers Huelgoat, par la route des Carrières. Passage à l’Intermarché à la sortie du village, où Riri achète du dégrippant, puis retour au gîte. Après cette randonnée, nous ressortons dans le village pour déguster une glace et une Coreff (la bière « historique » de Morlaix, désormais fabriquée à Carhaix). Le soir, nous cherchons un endroit où manger, mais la plupart des restaurants (dont les crêperies) sont fermés le soir, bizarrement (on est samedi soir pourtant !). Nous essayons la pizzeria qui a l’air très bonne (bio et tout), mais elle affiche complet, et nous finissons par acheter des burgers à emporter que nous mangeons au gîte, devant notre feuilleton de l’été, à savoir du RP (Role Playing) Red Dead Redemption sur Twitch, par deux de nos streamers préférés (Guile et Zul’Zorander).

Jour 7 –D’Huelgoat à Rostrenen

31/07/2022 – 55,7 km et 856 m de dénivelé positif

Départ le matin vers 10h30 après avoir rendu les clés et acheté des sandwichs pour le midi. Je me suis bien coincée le dos le matin, en me penchant pour ramasser mon sac, et c’est douloureux tant que je ne suis pas sur le vélo. J’ai mis un patch chauffant qui soulage un peu. Nous descendons vers la voie verte, par une route moins pentue que la veille, mais plus fréquentée. À la gare de Locmaria-Berrien, nous allons cette fois vers le sud.

un cheval

Des animaux nous accueillent à la gare de Locmaria- Berrien

Nous suivons la voie verte jusque Carhaix. Elle est encore très poussiéreuse, mais le vélo de Riri tient le coup. Nous quittons l’Aulne que nous avons longée un long moment. À Carhaix, nous suivons les indications, qui nous fait passer notamment à côté d’immenses espaces où des scènes sont encore installées. Les restes du festival des Vieilles Charrues ? Enfin, nous arrivons au bord du canal, juste en dessous de Carhaix. Nous nous arrêtons là pour pique-niquer, à proximité d’une écluse.

En route vers Nantes !

Puis, en route vers Nantes ! En chemin, Riri chute de vélo. Plus de peur que de mal, mais il faut redresser le guidon qui s’est tordu. Heureusement, Riri a tous les outils. Nous nous arrêtons un peu plus loin, dans une grande aire ombragée, pour chercher la trousse à pharmacie et soigner les éraflures et divers bleus. Décidément, aujourd’hui nous sommes deux éclopés…

Nous repartons, pour nous arrêter un peu plus loin à une autre aire qui propose buvette et locations de kayak (ça a l’air sympa le kayak sur le canal, avec les échelles d’écluses qui se traversent sur toboggan d’eau !). Nous achetons de quoi nous réconforter : deux Coreff et deux Magnum, et c’est reparti.

De quoi se consoler

Après un décompte fébrile des dernières écluses que nous croisons, nous arrivons enfin à la maison éclusière où nous dormons : l’écluse 150. Cependant, nos hôtes sont très occupés car ils gèrent aussi un camion à crêpes, et en ce dimanche, il y a beaucoup de monde ! Soudain, j’ai un gros doute : ont-ils bien reçu mon chèque d’acompte ? La chambre est-elle bien réservée ? Comme d’habitude, nous n’osons pas déranger et restons un moment à côté de nos vélos, comme deux godiches qui ne savent pas demander un simple renseignement. Finalement, le patron nous repère, nous rassure sur notre réservation et nous présente la chambre, qui donne sur le canal. Soulagés, nous nous dépoussiérons sous une bonne douche, et sortons pour boire un coup et profiter, avec le monde, de l’ambiance décontractée de ce dimanche ensoleillé.

L’écluse 150

Il n’y a malheureusement plus de cidre brut (ils sont en rupture !) et nous prenons une bouteille de cidre doux que nous sirotons comme du jus de pomme en bouquinant. Puis, vient l’heure de manger : nous commandons des galettes et des crêpes qui iront sur la note globale de la chambre, et, faute de cidre, des verres de Saumur blanc pour accompagner.

Miam miam

La fille des deux hôtes, très gentille, tient le camion à crêpe pendant que sa mère profite d’amis venus pour la soirée. La soirée est douce, l’ambiance est chouette, tout va bien ! Je n’ai même plus mal au dos, le patch chauffant a fait des miracles !


1 commentaire

marie hélène · 17 septembre 2022 à 6 h 40 min

Ah ! lala quelles aventures. Quel courage tous ces kilomètres. J’adore, je repars en vacances en te lisant, un régal ! Quelles jolies balades et c’est vraiment sympa ces rencontres animales. Merci de ce partage.
Bon par contre aucune photo des blessures de Riri 😮
Et donc, tristesse, les monts d’arrêts en flamme en été en Bretagne… mais où va le monde !!
J’attends la suite de votre périple avec impatience.
bises

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