Trois jours au Neubourg

Pas de grand vélotrip cet été, mais une petite mise au vert de 3 jours… 

Samedi 2 août 2025

Nous partons à 8h30 de la maison pour prendre le train du Havre jusque Rouen puis de Rouen jusque Brionne. Il y a du monde dans le Le Havre-Paris, départs en vacance oblige. Mais ce n’est rien à côté du Rouen-Caen : c’est un petit tchou-tchou et il est vite surchargé. Les 6 places vélos sont vite prises (nous avons pu y mettre les nôtres) et d’autres vélos s’ajoutent. Avant d’arriver à Brionne, on galère pour décrocher nos vélos et les déplacer entre les gens debout. Une autre cycliste descend aussi, on n’est donc pas seuls à galérer. Une fois sur le quai, avec vélos et bagages, on discute un peu avec elle du stress des trains quand ils sont surchargés et qu’il faut descendre dans des petites gares avec une toute petite minute d’arrêt.

On prend ensuite la route, pour traverser Brionne qu’on reconnaît un peu, on y a dormi deux ans plus tôt. On grimpe la rue du donjon, très raide, en mode piéton. Puis, nous voilà sur les petites routes de Normandie, pour rejoindre la voie verte Le Bec-Hellouin-Évreux. Petit arrêt à un lavoir au milieu d’un étang pour se partager un petit pain aux fruits, avant de descendre vers la voie verte, qui est, alleluia, en enrobé et non en stabilisé (on se souviendra de mes galères et mes crevaisons multiples à cause du revêtement stabilisé et des put*** de gravillons).

Roulez jeunesse, la voie est plate, le temps est beau, les arbres fournissent une ombre fraîche. On s’arrête pour « visiter » une maison abandonnée en bord de voie. Qui habitait là ? Un cheminot ? En tout cas les ruines sont belles avec leur toiture de verdure. C’est de l’urbex en mode facile, mais, bah, c’est tout de même un peu de l’urbex.

Nous arrivons au Neubourg vers 12h45, et nous filons à l’hôtel pour y déposer nos affaires. Il fait accueil vélos, il y aura donc de quoi les garder en sécurité cette nuit. La chambre est spacieuse, avec un mini salon et, oh là là ! Une baignoire ! Bon, pas le temps de s’extasier, on file avec nos vélos pour retrouver notre ami Fred au musée de l’écorché d’anatomie. On s’installe d’abord pour manger dans une petite auberge à deux pas. On papote, on papote, si bien que l’après-midi est bien entamée quand on retourne au musée, d’abord pour (re)voir l’exposition permanente des « œuvres » du docteur Auzoux, des écorchés d’anatomie et autres curiosités de la nature en papier mâché, plus vrais que nature, puis pour découvrir l’exposition temporaire « Charisma » concoctée lors d’une résidence par Fred et plusieurs amis artistes (entre autres, Jérôme Le Goff et Horacio Cassinelli). On y reste un moment, Riri prend des photos, Fred nous explique les dessous de la conception de l’expo, des visiteurs arrivent et repartent, certains curieux, d’autres moins.

Enfin, nous décidons de prolonger les retrouvailles avec Fred en centre-ville, dans un bar où on sirote une bière en se remémorant les souvenirs du temps où je travaillais à la Manicle et des nombreux artistes que nous avons côtoyés. Enfin, nous nous disons au-revoir, avec la promesse de se revoir bientôt. Nous enfourchons nos vélos pour retourner à l’hôtel. Il est 18h30, je plonge dans un bain tandis que Richard nous cherche un resto. J’appelle aux Deux Zèbres, en centre ville, qui ne peut nous prendre qu’à partir de 21h. Ok, ça nous fera plus de temps à lézarder dans la chambre.

Nous allons au restaurant à pied. L’ambiance du restaurant est bruyante et encombrée, et ces deux zèbres empaillés qui me dévisagent sur le mur d’en face sont un peu perturbants. Le restaurant est bondé et le service un peu long. On prend deux cocktails, qu’on fait durer aussi longtemps que possible. Nos deux plats n’arrivent qu’à 22h15, un camembert rôti pour moi et une pizza pour Richard. On est crevés, tant pis, on ne prendra pas de dessert. Je n’ai pas la force de poireauter plus longtemps. On rentre sous les étoiles, à 23h passé.

Dimanche 03 août 2025

Réveil à 9h pour prendre le petit déjeuner. On se régale de viennoiseries, pains, brioches, pancakes, yaourts agrémentés de fruits secs, confiture et fromage. Après s’être préparés, on va d’abord vite fait à l’Intermarché juste à côté pour prendre de quoi manger pour ce midi et demain midi. Puis, nous filons vers la voie verte en direction d’Évreux. Il y a du soleil, sans doute un petit vent dans le dos et on roule vite et facilement. Il y a un tout petit peu plus de monde que la veille, et encore. La forêt a laissé la place aux champs, de blé, de lin, de maïs… En bord de voie, il y a aussi une quantité de fruitiers : pruniers, pommiers, cerisiers, prunelliers. Je me promets de m’arrêter dans la journée pour faire des provisions.

Nous arrivons à l’ancienne gare de Quillebeuf, joli point de pause avec un étang (dans lequel deux jeunes garçons pêchent), un parc ombragé et des bancs. On reste prendre quelques photos et on se promet de s’y arrêter au retour pour pause plus prolongée. On a le temps, le kilométrage ne sera pas élevé aujourd’hui. Nous repartons vers Évreux. La route est agréable, et bientôt, elle commence à descendre. Il y a de plus en plus de monde : nous arrivons en vue de la ville. La voie fait des lacets et pénètre dans une forêt. Il y a plusieurs points de pique-nique, qu’on repère pour plus tard. D’abord, nous voulons voir jusqu’où nous emmènera la voie verte. Nous passons deux viaducs qui offrent un joli point de vue sur la ville.

Enfin, nous voilà au bout : la voie aménagée s’arrête, non loin de la voie ferrée en fonction. Demi-tour ! Il est plus de 12h30 et les spots de pique-nique nous semblent maintenant être à des milliards de kilomètres ! Sauf que non, il est à peine 13h quand on regagne le premier, une jolie prairie moitié ensoleillée, moitié ombragée, en bord de forêt, avec des tables de pique-nique ça et là. Non loin, dans la colline, une caverne creusée dans la roche est condamnée par de lourds barreaux. Qu’est-ce que c’est que cette caverne ? Un sous-terrain, une ancienne carrière, une grotte d’ermite ? On n’en saura pas plus.

Après le repas, nous sommes prêts à affronter les côtes, qui se révèlent plus faciles qu’on le pensait à l’aller. Très vite, nous revoilà sur le plateau couvert de champs. Il y a un petit vent de face, mais beaucoup de soleil, et nous avançons malgré tout assez vite. Je m’arrête, comme promis, pour cueillir des prunes et des prunelles, que je déguste en chemin.

Assez vite, nous revoilà en gare de Quillebeuf. Nous posons les vélos et nous installons dans l’herbe pour bouquiner et lézarder au soleil. Nous y restons une bonne heure et demi. Quand on repart, le vent a forci ! De face, il rend les derniers kilomètres plus compliqués, mais nous arrivons au Neubourg. On s’arrête au skate-park qui est sur la route de l’hôtel, Richard tente quelques tours à vélo mais ce dernier n’est pas fait pour les acrobaties et il renonce très vite.

Retour à l’hôtel vers 17h, parfait pour prendre un bon goûter avec du thé dans la chambre et se prélasser dans un bain encore plus long que la veille. Nous descendons ensuite pour prendre un verre et commander à manger, l’hôtel fournissant des plateaux repas qui ont l’air tout à fait acceptables.

En dégustant nos bières, nous assistons aux échanges entre les employés qui prennent leur service et ceux qui s’en vont. Il y a apparemment eu quelques aléas (entre autres, notre bouilloire qui ne marchait pas et que j’avais demandé à changer), mais peu de clients ce soir. Nous attendons sagement qu’on vienne nous dire que nos repas (que nous pourrons prendre, exceptionnellement, dans la salle du petit déjeuner) sont prêts. Au bout d’une heure, on vient enfin nous voir pour nous demander si nous avons faim. Oh, que oui ! Nous nous installons pour déguster des plats en bocaux qui sont très bons : terrine de la mer, gaspacho et cassolettes de moules sur fondue de poireaux, le tout accompagné d’un verre de poiré. Nos desserts se font encore un peu attendre, l’employé n’ayant pas compris que nous en voulions. Un crumble et un moelleux au chocolat. On nous sert également un verre de pommeau, cadeau de la maison pour s’excuser de l’attente (qui est pourtant bien moindre que la veille dans un « vrai » restaurant). Nous sommes repus quand nous regagnons la chambre.

Lundi 04 août 2025

Nous partons de l’hôtel le matin, après un autre petit déjeuner bien copieux et fait nos bagages. Direction : Rouen ! Nous empruntons un bout de la voie verte vers Le Bec-Hellouin avant de partir sur les petites routes en direction d’Elbeuf. C’est nuageux, mais il fait chaud tout de même. Richard nous a concocté un itinéraire qui fait passer par de toutes petites routes, c’est agréable. Bientôt, nous descendons une longue route qui plonge dans une vallée boisée. Après la descente, la remontée est dure, et nous en faisons des bouts à pied. En haut, on s’arrête pour admirer une petite église entourée de jolies fleurs. Plus loin, un vieil hôtel normand en réfection nous interpelle également. Enfin, nous redescendons par les petites routes pour arriver sur Elbeuf.

Nous traversons la ville, que nous connaissons un tout petit peu et passons un premier pont sur la Seine pour rejoindre Caudebec-Lès-Elbeuf. Là, nous rejoignons une véloroute officielle : la Seine à vélo, qui passe à nouveau la Seine sur un vieux pont ferroviaire. Séance photo sur le pont, pour voir la Seine et les falaises qui la bordent. On bifurque ensuite pour longer ces falaises, dans lesquelles on aperçoit des grottes troglodytes.

Nous sommes toujours sur la Seine à vélo, mais la route est passante, et plus dangereuse que les petites routes que nous avons prises pour aller jusque Elbeuf. Les voitures nous frôlent, ignorant les panneaux « partageons la route avec les cyclistes ». Super pour les familles qui voudraient faire du vélotourisme, et un comble pour une véloroute si réputée ! On s’arrête pour pique-niquer au bord d’un champs, à l’écart de la route et proche de la Seine, que nous ne faisons qu’apercevoir à travers les feuillages touffus de la berge. Juste à côté, une ferme accueil des chevaux, des lamas, quelques chèvres… Dans le ciel, un faucon crécerelle fait du surplace, guettant ses proies au sol.

Nous repartons pour entrer dans Oissel. Avant d’atteindre le centre-ville, nous tournons pour grimper dans la forêt. Cette fois, la route forestière, interdite aux voitures, est tranquille et jolie. Plus on s’approche de l’agglomération rouennaise, plus les promeneurs sont nombreux. Nous débarquons finalement au nord du Madrillet et rejoignons les belles pistes cyclables de l’agglomération. Nous traversons Sotteville, puis Saint-Sever, avant de prendre le pont Guillaume-le-Conquérant. La gare de Rouen est en vue ! Il ne reste qu’à remonter la rue Jeanne d’Arc. Il est 14h30, en poussant un peu sur les pédales, nous aurons largement le train de 15h pour Le Havre !

Nous entrons dans la gare à moins le quart, Richard achète son billet et je bipe ma carte d’abonnement. On grimpe dans le train, qui est à nouveau bien plein ! Nous restons dans le sas avec nos vélos, mais pas grave. Nous voilà de retour chez nous, avec le soleil, en plus !


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