Dimanche 28/10/18 – Entre les vignes et la mer
Aujourd’hui, nous espérons profiter encore un peu du parc, surtout que le temps est superbe ! Nous faisons une première randonnée dans la forêt qui borde le lac, en essayant d’identifier un maximum d’oiseaux. Certains ont vraiment un chant insolite ! On est aussi très interloqués par la mousse noire qui semble grignoter toute la forêt et par les « honeydew », des sécrétions liquides laissées par des insectes tout le long de cette mousse, formant de minuscules gouttes d’eau sucrée qui attire les oiseaux.
Retour au lac, où les canards nous entourent à nouveau, quitte à se faire écraser.
On reprend la voiture pour grimper un peu la montagne jusqu’à un point de vue exceptionnel sur le lac et sur le parc national. La route se transforme vite en piste, et fait bientôt des lacets serrés qu’il n’est pas facile de franchir, avec le ravin à deux pas. Pourvu qu’on ne croise personne… Mais tout se passe bien et on arrive au bout de la route, qui se transforme en un petit parking où de nombreux départs de grandes randonnées sont indiqués. D’ailleurs, autour de nous, ils sont nombreux à enfiler les chaussures, régler les bâtons, vérifier les sacs à dos… Nous, nous appliquons la méthode de feignants : après une toute petite marche sur la crête, nous arrivons très vite à un point de vue à couper le souffle.
Toutes les montagnes sont dégagées, et on distingue au loin les hauts sommets. Un panneau nous informe que le lac, en contrebas, s’est formé par un glacier lors de l’âge de glace, mais surtout, il nous dit que nous sommes en plein sur la faille géologique entre la plaque du Pacifique et la Plaque Indo-autralienne. Après avoir été sur la faille entre les plaques Américaine et Européenne en Islande, nous voilà sur une deuxième faille géologique !
Nous profitons un peu de la vue (en mode feignasse, comme je l’ai déjà dit), puis nous redescendons par la petite route, en serrant les fesses dès qu’on croise du monde. Une fois revenus à Saint Arnaud, nous allons prendre un café dans l’un des rares lieux de restauration, le Clinker Café. La serveuse, une Française, nous recommande les scones avec de la confiture et de la crème. On se régale !
Après cet intermède qui nous a bien calés, en route pour Picton, notre dernière étape sur l’île du sud ! On quitte bien vite les montagnes pour gagner de grandes plaines, et les premières immenses vignes se dévoilent bientôt. Nous entrons dans la région de Malborough, très réputée pour son vin.
Il y a encore quelques montagnes autour de nous, très dentelées, et moins hautes que dans les Alpes. Nous passons Bleinheim, puis un ouvrier nous fait signe de nous arrêter au bord de la route : il y a eu un accident un peu plus loin, et la circulation est coupée. Nous patientons quelques temps, et le trafic reprend doucement, par à-coups. On passe finalement dans un virage, à côté de l’accident : un minibus aménagé qui est sorti de la route et a atterri sur le dos. Comme quoi, les Néo-zélandais ont raison de ne pas plaisanter avec la sécurité routière…
Enfin, l’arrivée à Picton est superbe. Le beau temps ne nous a pas quitté. Je troque mon pantalon contre la jupe pour une promenade le long de la presqu’île qui prolonge Picton et s’engage dans le « sound » (fjord). De l’autre côté de la baie, on aperçoit le ferry qui, demain, nous emmènera à Wellington, sur l’île du nord. On s’arrête pour pique-niquer sur une étendue herbeuse au bord de l’eau, face au ferry.
Il y a pas mal de monde autour de nous, l’endroit semble prisé des locaux. À côté de nous, un couple de pique-niqueurs a même prévu les bouteilles de vin rouge et de vin blanc pour accompagner leur repas ! Après s’être restaurés, on continue la promenade, qui grimpe un peu le long de l’eau, et redescend jusqu’à une petite baie abritée, où il est possible de se baigner. L’endroit est paradisiaque, et la mer turquoise m’appelle. Je trempe les pieds dans l’eau, et je continue jusqu’à la taille. J’aurais bien piqué une tête, mais nous n’avons pas pensé aux maillots de bain, qui sont restés dans la voiture. Pourtant, il fait tellement chaud !
Après cette petite pause, on pousse jusqu’au sommet de la colline, qui nous offre un point de vue superbe sur la mer, les îles et les côtes environnantes. Puis, on redescend petit à petit par l’autre versant de la presqu’île. On croise d’abord une sauterelle géante, puis un mini lézard. On longe un terrain de rugby malheureusement déserté, avant de retrouver la voiture. Nous rejoignons ensuite notre B&B, en centre-ville.
Le soir, nous descendons au restaurant le Café, en front de mer. C’est un lieu apparemment réputé auprès des Français. Ça tombe bien, parce qu’en plus, ce soir, il y a un concert gratuit ! La chanteuse, seule avec sa guitare, entame d’une voix veloutée ses morceaux folks et jazzy. Je note le nom (qu’on a d’abord du mal à comprendre) pour m’en souvenir : Foxtrots. Elle est talentueuse et très gentille, toute humble. Peu à peu, d’autres clients arrivent pour l’écouter, mais il n’y a pas foule, c’est dommage. En tout cas, non seulement l’ambiance est sympa, mais la cuisine est délicieuse ! Je prends des pâtes au pesto, et Richard des giants mussels (moules géantes), le tout arrosé d’un vin du Malborough, of course.
En dessert, je prends une glace au miel maison et une tarte aux myrtilles, et Richard la même glace au miel avec un gâteau au chocolat fondant. Tandis que le concert se termine, je vais donner quelques piécettes dans le chapeau de la chanteuse qui me remercie avec un sourire lumineux.
En allant payer, Richard discute un moment avec le barman, un Néo-zélandais qui a appris le français en Suisse et, alors que je les rejoins, prend le temps de nous expliquer plein de choses sur la Nouvelle-Zélande pour exercer son français !
1 commentaire
Marielaine · 6 janvier 2019 à 14 h 48 min
Wahou ! quelle étape magnifique. Entre les points de vue superbe et les repas savoureux, votre voyage est « so lovely » !