23h01 – 202285 signes
(écoute la BO de Nausicaä)
Merde. Je n’arrive toujours pas à réaliser. Je veux dire ; je pense à lui, à ses histoires, à son mauvais caractère de Breton, à ses habitudes, à la dernière fois que je l’ai vu, et je me mets à pleurer, immanquablement. Pourquoi ce qui devrait participer de l’ordre naturel fait-il aussi mal ? Je suppose que le chagrin est aussi une chose naturelle, et qu’il va me falloir faire avec.
Aujourd’hui, j’ai tapé un texte que j’ai écrit en cinquième, l’une de mes toutes premières nouvelles après « La Croisière Spatiale ». Je voulais la mettre sur ce site, histoire de le redynamiser un peu, mais j’avoue qu’en la relisant, au fur et à mesure que je tapais, j’ai eu très honte, et j’ai pensé que je ne pouvais décemment pas vous la livrer. Cette horrible tentative de faire une histoire de fantôme est complètement niaise, elle ne tient pas debout et la fin est atroce. Bon, on va voir ce que je peux en faire. Après tout, je vous ai bien livré La Croisière Spatiale… Oui, mais ça, c’était rigolo, alors que là c’est tout juste pathétique.
Après je suis allée me balader dans la neige, pour essayer le lecteur mp3 que mes parents m’ont offert à Noël. Il neige depuis hier ici. Je ne sais pas combien de centimètres il est tombé, mais Le Havre a maintenant une ambiance vraiment étrange. Sur les musiques du Roi et l’Oiseau, j’ai contemplé les bassins couverts de blanc, les voitures qui avançaient au pas car rien n’avait été déneigé, j’ai marché dans la neige fraîche, j’ai fait attention à ne pas glisser sur celle à moitié verglacée qui recouvrait la route, j’ai tout oublié. J’ai même poussé jusqu’à la Capitainerie pour voir la mer. Le grand parking devant était désert, j’ai hésité à danser la valse toute seule au milieu, mais j’ai finalement fait demi-tour en sautillant, sans m’inquiéter de la chaussée glissante. J’ai exécuté quelques beaux pas de danse dues à des presques-glissades, j’ai croisé deux bonhommes de neige (dont un décoré d’une guirlande) et des enfants qui faisaient une bataille de boules de neige. Arrivé au bassin devant l’appartement, il s’est mis à neiger à gros flocons, et j’ai rangé les écouteurs du lecteur, déjà bien à l’abri au fond de ma poche. Ce fut une belle promenade.
Mes parents devaient rentrer hier soir de Bretagne, mais j’ai appelé ce soir et il n’y avait personne à la maison.
Je suis un peu inquiète.
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