Bon, Ok. Vous allez me dire que je ne tiens pas mes promesses. Cette note concerne encore l’écriture. Mais cette fois-ci, il s’agit de quelque chose de plus intime, puisque c’est ce que j’ai fait pour l’anniversaire de mon grand-père, qui aura 90 ans le 28 décembre. Comme, dans tous mes cousins-cousines (qui sont assez nombreux et complètement dispatchés à travers la France) nous serons très peu à le voir pour l’occasion (je vais moi-même passer les fêtes de Noël dans la famille d’isy), nous avons tous fait un petit quelque chose de personnel pour lui (on est une famille d’artistes) sur une feuille en format A4. Toutes les feuilles seront ensuite réunies pour former un album qui lui sera consacré. On avait déjà fait ça pour ma grand-mère, qui a fêté ses 90 ans il y a 3 ans, et le résultat était vraiment pas mal!
Bref. Comme je suis « l’écrivain » de la famille, j’avais déjà écrit un court texte pour ma grand-mère, et je l’ai fait pour mon grand-père. Sauf que cette fois-ci, en plus, j’ai décoré mon texte avec un petit montage réalisé à l’aide de photoshop (ma grand-mère, elle, n’avait eu le droit qu’à un bête dessin au crayon… lol).
J’ajouterai que mon grand-père est un Breton, un vrai. Et que, comme tout Breton qui se respecte, il est fier de l’être.
Il a l’âme d’un Breton…
Il a llâme d’un Breton, ce vieux phare accroché à son île, comme un fantôme blanc au coeur de la tourmente. Les vagues, jalouses et impétueuses, ont bien essayé d’abattre ce monarque qui les narguait de sa haute silhouette. L’océan démonté s’est acharné, oh ! tant de fois, à le démonter à son tour ; pourquoi pas, après tout ? Mais le phare ne s’en laissait pas conter, des histoires à l’eau de mer, des histoires à s’allonger par terre, à miner son aplomb. Debout il est né, debout il restera, n’en déplaise au ressac.
Il a l’âme d’un Breton, et les bretons le savent. Regardez-le, celui-là : c’est le vieux gardien qui ne garde plus rien. Regardez-le, assis sur ce banc, à l’ombre de la tour. Aujourd’hui, il n’est plus qu’un vieillard inutile, une pièce au décor. Un folklore. L’ère moderne a tout changé, tout chassé, tout balayé. Le grand phare sera seul, désormais, à braver la tempête. Mais le gardien l’a compris, il y a bien longtemps, lorsqu’il avait encore la force de gravir les marches jusqu’au sommet, jusqu’au fanal : son compagnon de pierre a l’âme d’un Breton, et les âges glissent sur son dôme sans éroder la surface.
Oui, c’est bien vrai cela ; il a l’âme d’un Breton. Tant qu’l y aura des bateaux, il se tiendra debout, conjuguant sa lumière à la clarté des étoiles. Tant qu’il y aura des bateaux, et peut-être même un peu plus. Après tout, il n’st pas si pressé. Le temps peut bien s’écouler, s’il l’ose. Il s’en moque bien, c’est un Breton.
Il a l’âme d’un Breton, fier comme un roi et droit comme un i.
Il a l’âme d’un Breton : jamais il ne rompra…
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