Non, bon, j’aime bien lire des fanfictions. C’est juste les gens qui en parlent qui m’agacent parfois un tantinet. Mais c’est pas grave, hein.
Simplement, à force de lire que les Mary-Sue sont tous des torchons juste bons pour la poubelle, que les newbies sont une nouvelle race d’êtres venus de l’enfer pour apporter la misère et le chaos dans le monde merveilleux de la fanfiction, que les adolescentes québécoises savent à peine écrire leur nom et ferait mieux de s’abstenir de s’approcher d’un clavier ou d’un stylo à moins de dix mètres (j’en parlerai à Léty, Arianne ou Estrée, tiens, ça leur fera plaisir), que si on ne connaît pas le nom de l’arrière-grand-oncle du meilleur ami du héros, on n’est pas digne d’écrire dans le fandom, bref, ce genre d’allégations (peut-être tout à fait justifiées dans l’esprits de ceux/celles qui les profèrent, mais totalement étrangères à ma façon de penser), je finis par me demander où se trouve le plaisir de l’écriture dans tout ça.
Et puis, finalement, ce plaisir, je le retrouve, au détour d’une fanfiction, justement. Une infâme Mary-Sue, même, sur le fandom Doctor Who. Une infâme Mary-Sue écrite avec beaucoup de coeur, d’intelligence et d’envie. Oui, l’auteur s’est mise en scène, avec ses amis lycéens, pour rencontrer le Docteur. Lequel Docteur est parfois, il faut bien l’avouer, « out of character ». Et oui, l’auteur ne sait pas vraiment dans quoi elle s’engage, ni comment elle va terminer son histoire. Mais l’atmosphère est prégnante, les personnages très bien esquissés, le français impeccable, et le style recèle de véritables trésors. En fait, c’est moins une fanfiction qu’une histoire originale à laquelle l’auteur a voulu faire participer le Docteur.
Tout ça, je l’ai expliqué dans une review un peu longue où j’ai détaillé ce que j’avais aimé, et moins aimé. Ce à quoi l’auteur m’a répondu, très vite. Une réponse encore plus longue que ma review, au cours de laquelle elle m’a expliqué sa façon d’écrire, ses doutes, ses envies, ses peurs. Et là, c’était moi, à son âge, vers 17/18 ans. La même envie de progresser, les mêmes difficultés à mettre les mots à l’écrit, le même besoin d’apprendre, de comprendre.
Alors, cette fille-là est sans doute perdue pour le fandom. Ce qu’elle a écrit transgresse toutes les sacro-saintes « règles » des fanfictions. Elle n’aura j’imagine jamais les reviews qu’elle mérite. Mais cette fille est faite pour écrire, moi je le sais. Tant pis pour le fandom.
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