Jour 6 – En Shinkansen
25/09/2007
Départ le matin pour Kyoto. On prend le Shinkansen de 10h13, et j’achète deux bentos à la gare pour le repas de midi. A peine sommes-nous partis que le contrôleur nous indique qu’avec nos Rail pass nous n’avions pas le droit à ce train. Heureusement, il est gentil, et ne nous met pas d’amende.
Nous mangeons nos bentos, c’est spécial. Beaucoup de champignons, des légumes au goût bizarre et une prune umeboshi qui me donne la gerbe. Au final, seul le riz passe bien ! M’enfin, on est là pour essayer. Arrivée à Kyoto à 12h30. Encore une fois, nous jouons les loseurs : on prend la mauvaise sortie de la gare, obligés d’en faire tout le tour avant de trouver enfin l’hôtel.
On dépose les sacs et décidons de partir pour le centre ville, à une demi-heure à pied. On dépasse divers temples et sanctuaires, et des maisons traditionnelles. Dans une rue, on voit deux femmes habillées et coiffées comme des geishas, maquillage en moins. Des maikos ? Nous savons qu’à Kyoto, nous avons le plus de chance d’en voir, d’après le Lonely Planet. Elles s’engouffrent dans un taxi avant qu’on ait le temps de les admirer.
Passage par des boutiques assez luxueuses style « Printemps », puis nous entrons dans des boutiques plus traditionnelles, qui font des objets en bois et des habits en tissu japonais. On s’arrête devant une boutique de Kimonos mais ceux-ci sont très chers. Puis nous entrons dans un bazar. Là, je file vers un rayon qui comporte plein de produits dérivés de Totoro et de Kiki la petite sorcière. Je craque devant une reproduction de Jiji dans la cage, mais sa taille est trop grande, ça ne rentrera pas dans le sac. Zut. On monte les étages, et à chaque fois on trouve des petites choses à acheter. Finalement, en haut, au rayon musique, je prends une compil de thèmes de Joe Hisaishi, et Riri prend le dernier CD d’Asian Kung-fu Generation. En redescendant, on prend des baguettes, du papier à lettres, des calendriers, et quelques cadeaux pour la famille. Ensuite, retour vers l’hôtel par les petites rues.
On sort manger dans le quartier de la gare. Le Lonely Planet indique que la gare elle-même regorge d’endroits où manger. Nous entrons dans un sushi-bar, où les sushis défilent devant soi. On essaie de prendre les assiettes les moins chères, et on en mange une dizaine chacun, avec du thé à volonté. Puis, nous sortons pour visiter la gare. Elle se révèle impressionnante : une architecture moderne gigantesque abrite les commerces et les restaurants. Au milieu, un dôme métallique recouvre un escalier monumental qui mène jusqu’au sommet. On emprunte les escalators sur le côté pour déboucher en haut, sur une plate-forme où trône un petit jardin bordé de bancs. Beaucoup d’amoureux, d’écoliers, quelques enfants qui jouent. La vue sur la ville est magnifique et le ciel est clair, presque sans nuage. Il fait bon, on s’arrête un moment sur un banc, avant de retourner à l’hôtel.
Jour 7 – Parmi les daims
26/09/2007
Journée à Nara. On prend le train le matin pour arriver vers 10h. Nous remontons la rue commerçante pour entrer dans le parc où vivent les daims. Passage par un temple qui possède la pagode la plus haute du pays. Puis, nous nous dirigeons vers le Tadai-ji, accompagnés d’un grand nombre de touristes. Le temple est immense, c’est le plus grand en bois du Japon. Il abrite aussi le plus grand bouddha qui est assez impressionnant mais, enfermé entre quatre murs, il me semble moins grand que celui qu’on a vu précédemment. Question de perspective…
Petit tour du temple avant de ressortir dans la chaleur de la journée. On monte dans la forêt, vers le Kasuga, un temple shinto cette fois-ci, accompagnés par les daims (c’est mieux que les touristes).
Le Kasuga est empli, extérieur et intérieur, de lanternes en pierre. Elles longent les sentiers et donnent à la forêt une ambiance particulière. On s’éloigne un peu, avant de redescendre vers l’entrée du parc. Nous mangeons dans un restaurant d’Udon (grosses pâtes), puis, balades dans la galerie commerciale et le vieux Nara : de toutes petites rues abritées par des maisons traditionnelles.
Un homme nous aborde pour discuter dans un anglais approximatif. Décidément… Nous croisons un ou deux temples perdus dans la ville. Nous déambulons quelques temps avant de revenir dans le centre où nous faisons d’autres boutiques. Puis, retour à la gare pour reprendre le train vers Kyoto. Là-bas, quelques photos de la gare, puis on monte dans la tour d’observation, en face. Nous avons eu des billets gratuits à l’hôtel. Là-haut, la vue est superbe. Nous repérons des endroits à visiter le lendemain, notamment une gigantesque statue de Kannon qui dépasse des autres bâtiments, au bord de la forêt. Je la contemple longuement avec les jumelles, en espérant la retrouver plus tard.
Retour à l’hôtel, d’où nous ressortons pour manger des ramens au dixième étage de la gare. Là-bas, surprise : pour commander, il faut se servir de machines automatiques à l’entrée des restaurants. On comprend le principe et on s’installe. Les ramens sont bons, très copieux, ils calent bien. Après, pour digérer, nous déambulons dans les couloirs du dixième étage, qui offrent une vue magnifique de la gare et du grand escalier. On s’arrête à un petit comptoir qui vend des glaces vertes qu’on prend pour des glaces à la pistache. Ce sont des glaces au thé vert surmontés de haricots rouges sucrés. C’est plutôt bon !
Jour 8 – Balade à Kyoto
27/09/2007
Journée à Kyoto. On part le matin pour le château, en bus. Nous avons pris une carte de bus pour la journée. L’entrée du château est un peu chère, mais ça vaut le coup : on entre dans le château en chaussette, pour visiter les différentes salles richement décorées. Rien que le parquet, qui produit des sons d’oiseau quand on marche dessus, est impressionnant. C’est vraiment très différent d’un château occidental !
Nous faisons le tour des jardins et on part vers le parc du palais impérial. Arrêt dans un konbini pour acheter de quoi pique-niquer. Au menu, soba froides, onigiri, maki, et en dessert une pâtisserie de pâte de haricot rouge. Nous en profitons pour finir d’écrire les cartes postales. Nous filons prendre le bus vers le temple Ginkakuyi. Devant, il y a énormément de boutiques de souvenirs, mais à l’intérieur, on est déçu : il a coûté assez cher (environ 500 Yen) et est moins grand et moins beau que celui visité à Kamakura. Le jardin zen est sympa, sans plus.
Puis, nous nous rendons à Gion pour retrouver la statue gigantesque de Kannon, mais quand on arrive, l’entrée est déjà fermée. Nous pouvons quand même apercevoir le Ryozen Kannon dépasser derrière le mur. Elle est superbe et imposante.
Nous nous dirigeons ensuite vers un petit quartier d’artisanat, où nous trouvons deux effigies de rats (l’année du rat s’approche, et on commence à en trouver partout !). Le quartier est superbe, même s’il y a beaucoup de monde. Rues étroites, escaliers, maisons traditionnelles… c’est vraiment, vraiment super.
On a la chance d’apercevoir une geisha, costume et maquillage compris, qui se rend certainement à une soirée. Sa vue me procure un certain trouble. Ces filles sont censées être des œuvres d’art vivantes. C’est à la fois terrifiant et sublime.
On monte jusqu’à un temple, puis redescente jusque Gion, où on reprend le bus pour la gare de Kyoto. Petite pause à l’hôtel, et on ressort manger au sushi-bar. On se gave pour pas cher, avant de revenir à l’hôtel pour ne pas manquer la diffusion du dernier épisode de Naruto sur TV Tokyo !
Jour 9 – Parmi les tombes
28/09/2007
Départ pour Koya-san. Nous prenons le JR jusque Shin-Imamiya puis un train local qui nous amène progressivement dans la montagne. Les paysages sont magnifiques, et le train s’arrête souvent dans des endroits totalement perdus. Puis, on stoppe au pied du funiculaire, qu’on emprunte pour monter jusqu’en haut du mont Koya. C’est vertigineux.
Une fois là-haut, nous décidons de prendre un taxi, car nous ne connaissons pas du tout le chemin vers notre hébergement. Il nous en coûte environ 1500 Yen, mais au moins, on est sûrs de ne pas tourner en rond pendant des heures. Et puis, c’est sympa de monter dans une voiture japonaise ! Découverte de notre lieu pour la nuit : c’est un monastère bouddhiste, et un moine nous accueille. On se déchausse à l’entrée, puis découverte de notre chambre, entièrement traditionnelle, avec tatamis, futons rangés dans un placard et cloisons en papier. Avec le moine, on convient de l’heure du repas du soir, du bain après, de l’office le lendemain et du petit déjeuner. Le moine est très serviable et ne cesse de s’incliner.
Ensuite, nous partons en ville, à la recherche d’une carte pour se promener et d’un resto. Il est 12h30. Nous mangeons des udon et partons vers le cimetière. Nous arrivons dans une grande forêt de cèdres plus que centenaires, entre lesquels des centaines et des centaines de monuments, statues, statuettes et tombes sont alignés, parfois de façon totalement désordonnée.
Certains sont très vieux, d’autres très modernes. Il y a énormément de Jizo habillés et coiffés de rouge. On essaie de s’enfoncer un peu dans la forêt, mais c’est toujours des culs de sac. Enfin, nous trouvons un chemin qui s’éloigne des lieux touristiques et nous amène en hauteur. On décide de continuer la randonnée pour faire une boucle de quelques kilomètres. C’est agréable d’évoluer dans la montagne japonaise sans tous les touristes, mais on fait gaffe aux araignées monstrueuses qui barrent le chemin de leurs toiles.
Finalement, après être montés un petit peu, nous redescendons sur le temple Torodo, vers les touristes. Dans le temple, des milliers de lanternes illuminent le leu. Ça donne une atmosphère feutrée, agréable, renforcée par l’odeur de l’encens. Nous repartons ensuite dans le cimetière, en passant devant le mémorial de la Seconde Guerre mondiale et d’autres monuments dont on ignore la signification (l’un d’eux est en forme de fusée).
Retour par les boutiques du centre ville, qui ne vendent quasiment que des objets religieux, puis nous allons vers les temples de l’autre côté. Le Kondo d’abord, puis un complexe de plusieurs temples, dont certains sont très beaux. Un moine fait teinter une énorme cloche de bronze. Au loin, nous entendons des chants litaniques qui donnent une ambiance très mystique, par dessus la cloche qui résonne.
Nous finissons par retourner au monastère pour se détendre un peu dans la chambre en attendant le repas. A 18h30, un moine vient nous chercher. On s’installe dans une salle à tatami, où de nombreux plats nous attendent déjà. Le moine en amène de plus en plus. C’est un repas végétarien. Il y a du tofu (mais ça n’est pas notre tasse de thé), divers légumes, certains en beignets, des champignons, une soupe aux udon, une autre soupe, du riz… Bref, on mange largement à notre faim, le tout accompagné de thé. Retour à la chambre en attendant le bain. On vient vite nous chercher pour celui-ci. Nous nous baignons nus, hommes et femmes séparés. Je suis avec trois anglo-saxonnes. Le bain est très très chaud, les douches froides à côté font du bien. C’est agréable, mais pas autant qu’en Islande où les bains chauds étaient en extérieur. Retour à la chambre pour se mettre en yukata et lire un peu avant de dormir. Parce que demain, le réveil se fera avant 6h30 pour l’office !
Jour 10 – Kurashiki
29/09/2007
Le réveil n’est pas si difficile que ça. Le moine vient toquer à notre porte et nous le suivons, accompagnés des anglo-saxons de la veille. Nous entrons dans le temple à l’atmosphère feutrée et nous installons pour assister, pendant une demi-heure, à la récitation des mantras par les moines, entrecoupés de coups de gongs. Enfin, petit déjeuner végétalien, encore. Au menu : riz, soupe, thé, algues séchées et légumes marinés.
On file enfin vers l’arrêt d’autobus, après avoir fini nos bagages. Le trajet va être long cette fois-ci : bus jusqu’à la gare de Koya-san, puis funiculaire dans l’autre sens, puis changement pour un train local qui s’arrête à toutes les gares, et on arrive à Shin-Imamiya. De là, on prend un train pour Osaka et un autre qui nous amène à Shin-Osaka, où nous prenons le Shinkansen jusqu’à Okayama. Puis, nouveau train local pour Kurashiki, notre étape. On mange dans le Shinkansen, en prenant cette fois des bentos à l’air plus appétissant : volaille panée, salade de pâte et riz. C’est moins typiquement japonais, mais on préfère !
Arrivée à Kurashiki à presque 14h. Heureusement, au Japon, les temps d’attente entre les trains équivalent à ceux du RER à Paris… On file vers notre hôtel, un quatre étoiles ! A l’arrivée, un homme de service prend nos bagages pour les monter dans la chambre, qui se révèle immense, presque un studio, avec entrée, canapé, bureau, cabinet de toilette, salle de bain avec douche et baignoire… le luxe ! On se sent un peu crados et mal à l’aise vis à vis du personnel, comme si on n’était pas à notre place. Ce qui est un peu le cas. Après avoir déposé les bagages, on part à la découverte de la ville. C’est une petite ville sympa, avec un canal et des maisons traditionnelles.
Nous montons jusqu’à un temple shinto (après les temples bouddhistes, ça faisait longtemps), avant de faire quelques boutiques. Je m’achète un petit tablier fait main qui me tape dans l’oeil, dans un atelier de confection où la vendeuse ne parle pas anglais mais offre des mouchoirs à Richard. Enfin, après avoir fureté pendant deux heures dans la ville, nous rentrons à l’hôtel pour profiter un peu du luxe quatre étoiles.
Nous sortons pour manger, et entrons dans un petit restaurant pour y goûter la spécialité locale, un poisson proche de la sardine. Cependant, à l’intérieur, les menus sont entièrement en kanji (prix inclus) et la patronne ne parle pas un mot d’anglais. Heureusement une cliente se porte tout de suite à notre secours. Elle nous explique, dans un anglais impeccable, la composition du menu et les prix affichés. On commande un assortiment de sushis, sashimis et poissons frits. On commence par les sashimis. C’est la première fois qu’on en mange au Japon car c’est un plat très cher. Mais c’est vraiment succulent, il y a plusieurs poissons différents, dont certains ont la chair particulièrement savoureuse, et du poulpe. Ensuite, les sushis, composés du poisson local, et enfin le poisson frits qu’on a du mal à manger avec les baguettes, mais dont la chair est très fine. Au final, le repas d’aura coûté que 5600 Yen environ, ce qui nous paraît beaucoup sur le coup (on est habitués à manger pour 2000 à 3000 Yen), mais avec la conversion on s’aperçoit que ça ne fait que 30€ environ. Petite balade le long du canal, la nuit est douce, les grillons chantent et c’est très agréable, surtout qu’il n’y a quasiment personne.
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