Mardi 30/10/18 – Te Papa and an earthquake

Le matin, nous quittons l’hôtel assez tôt pour ne pas se prendre un PV dans la rue. On se gare sur le parking souterrain du musée Te Papa, le musée national de Wellington. Comme il est trop tôt et que le musée n’est pas encore ouvert, nous partons d’abord en quête d’une poste pour acheter un timbre (et que je puisse envoyer mon enveloppe pour l’exposition Art Posté de la Manicle). Puis, on s’arrête dans un café pour notre petit déj, puisqu’à l’hôtel il nous a été impossible d’en prendre un. Il y a pas mal de monde dans ce café, notamment des gens qui travaillent, seuls ou en groupe. Je prends du bacon et un œuf au plat dans un petit pain, et Richard prend une saucisse dans un petit pain, avec du thé (en précisant bien qu’on ne veut pas de lait). C’est délicieux ! Mais avec tout ça, il est bientôt temps de se rendre au musée. On ne doit pas traîner, n’ayant qu’une grosse matinée devant nous pour faire tout le musée !

Une chose à savoir, c’est que le musée Te Papa est gratuit. Et immense. Et très hétéroclite. On commence par une rétrospective sur la Première Guerre mondiale, et notamment la campagne de Gallipoli où plus de 2000 néo-zélandais ont perdu la vie, dans une guerre qui n’était pas la leur. Ce n’est pas la première fois qu’on voit sur notre route des commémorations en l’honneur du centenaire de l’Armistice. Beaucoup de villages que nous avons croisés arboraient des décorations de coquelicot. Cette guerre semble avoir beaucoup marqué le peuple néo-zélandais, ce qui peut se comprendre…

Nous montons ensuite au troisième étage pour contempler les collections d’art contemporain. Il y a de tout, même du Marcel Duchamp ! Les salles sont souvent séparées par thématiques : les monstres, la couleur, l’identité maorie, etc. On voit de très belles œuvres, de beaucoup d’artistes qu’on ne connaît pas. La mise en espace est vraiment bien pensée, avec un côté très ludique pour les enfants. Tout cela fait vibrer mon expérience de médiatrice culturelle. J’adorerais travailler dans ce musée, du côté de l’art contemporain !

Il y avait des ambiances très différentes.

On en a pris plein les yeux…

Et on a même laissé un souvenir de France !

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Nous montons quelques minutes sur la terrasse, mais il fait plutôt moche, et on redescend vite fait pour visiter la partie consacrée à la colonisation de la Nouvelle-Zélande, puis celle consacrée à la culture maorie. C’est cette partie qui est la plus impressionnante. N’ayant pas le droit de prendre des photos (pour des raisons culturelles essentiellement, le musée ayant été conçu à la fois par les colons britanniques et par les tribus maories), on gardera tout en mémoire dans nos têtes et nos cœurs : les immenses statues des ancêtres qui nous observent de leurs yeux de nacre, les wakas (sortes de pirogues) sculptés, les habitations, les bijoux et armes en pounamu (le jade)… avec en fond sonore les chants maoris, on s’immerge totalement dans cette culture et ces traditions ancestrales. Mais l’heure file et nous avons tout juste le temps de traîner un peu dans la boutique et faire quelques achats : un livre de nouvelles autour des collections du musée, que j’ai déjà dévoré, et un tableau représentant l’hameçon de Maui, en bois incrusté de paua (le coquillage qui produit la nacre).

Une dernière œuvre d’art contemporain pour la route…

Allez, encore une, parce que c’est beau, putain.

Nous ressortons sur l’heure de midi, prêts à prendre la route vers le nord. En effet, nous avons rendez-vous dans une ferme néo-zélandaise pour la nuit, et nous ne voudrions pas arriver trop tard ! Sur le chemin, on s’arrête quand même à une station-service pour prendre de l’essence. Je reste dans la voiture tandis que Richard va payer… Soudain, je sens la voiture trembler fort, très fort… Je me dis que c’est sûrement un gros camion qui passe et fait vibrer la route… Mais ça dure, ça dure… Je regarde derrière (y aurait-il une équipe de rugbymen occupée à secouer la voiture pour me faire une blague ?) puis devant, et avise une dame assise sur une chaise devant la station service, qui semble à peine inquiète tandis que les vitres vibrent à l’œil nu… J’entrouvre quand même la portière, mais le temps de poser un pied au sol, tout s’arrête soudain. Richard me rejoint et me raconte son vécu au magasin. Serait-ce un tremblement de terre ? Nous n’y croyons pas encore trop, et plus loin, nous nous arrêtons pour prendre une pâtisserie et un café dans une « bakery ». Ce n’est qu’en repartant qu’on pense à allumer la radio… pour entendre parler d’un tremblement de terre de magnitude 6,2, qui a duré particulièrement longtemps du fait de sa profondeur, et a même fait flipper toute une session parlementaire, à Wellington !

Le calme étant revenu, on roule vers le nord, parfois au bord de la mer, parfois en terre, jusqu’à tourner sur une petite route qui commence à grimper dans les collines verdoyantes. La pluie a cessé, mais la route n’est pas bien large, et longe la falaise. On doit contourner à plusieurs reprises des débris de roches qui parsèment la route. Un effet du tremblement de terre ? Ça semble très récent en tout cas.

Enfin, on arrive à la ferme, qui est vraiment au milieu de nulle part, à flanc de colline. Le paysage est superbe. Notre hôtesse, Sue, nous laisse nous reposer dans notre suite particulièrement spacieuse, puis, à 17h, le fermier, David, vient nous chercher pour nous faire faire le tour du propriétaire avec sa chienne, Abe (ou Eb ?). Il parle un peu français, mais nous préférons exercer notre anglais avec lui. Nous avançons à travers les prairies, pour voir les chevaux et les tous nouveaux poulains (dont un est né la veille seulement !), les quelques vaches, et nous apercevons les moutons qui paissent au fond de la vallée. Le fermier nous parle du paysage : il nous explique comment ces collines ont émergé du fond de la mer, il y a très peu de temps sur le plan géologique, ce qui explique la roche sédimentaire, grise et très friable, qui en forme la base.

Les collines dentelées des alentours, et la rivière, au fond… (où, paraît-il, un morceau du Seigneur des Anneaux a été tourné)

Il nous explique aussi son mode de vie, sa ferme, etc. Il est né dans cette ferme et y vit depuis toujours. On lui demande si ce n’est pas trop risqué de vivre cette vie entourée de menaces, entre les éruptions volcaniques et les tremblements de terre, et il nous répond que la vie est plus riche ainsi ! On va jusqu’à une petite maison secondaire qu’ils louent en gîte, et qui ressemble à une maison de hobbit. La chienne nous suit, toute contente. Enfin, on rentre se reposer à nouveau avant le repas.

La maison de hobbit

La jolie Abe (?)

Et les vaches !

Celui-ci est préparé par Sue et arrosé de bon vin néo-zélandais. Au menu, saumon, viande, pommes de terre et gâteau au chocolat en dessert. On continue la discussion, toujours en anglais (même si Sue parle très bien français), sur la France, les voyages et la Nouvelle Zélande. Fun fact : alors que leur salon est empli de bibelots, aucun n’est tombé durant le tremblement de terre, par contre, l’horloge comtoise qui trône au milieu, elle, s’est arrêtée…


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